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Les livres c’est le MAL !

Ce texte est dédié à monsieur Eric Raoult, qui nous rappelle qu’après la mort de Claude Levi Strauss, la France est un peu plus conne.

Marie était une jeune fille normale. Elle aimait sortir, danser, faire la fête et aller au cinéma.

Et justement, ce soir tragique, Marie se rend au cinéma et assiste à la projection du funeste film qui devait changer sa vie. Elle retourne le voir plusieurs fois, ce qui n’a rien d’inhabituel, mais elle fait une chose qu’elle n’a encore jamais fait : elle se procure le roman dont est inspiré l’histoire du film.

Marie le lit, de la première à la dernière page, plusieurs fois. Puis elle achète d’autres livres du même auteur. Certains ne sont plus édités, et un infâme libraire anarchiste lui apprend l’existence de ces lieux de débauche que sont les bibliothèques. Elle s’y procure d’autres livres et continue à lire, de plus en plus de livres. L’auteur impie qu’elle avait découvert a écrit avec d’autres écrivains athées immoraux, et elle lit aussi leurs œuvres ; puis elle commence à lire d’autres livres au hasard… Sans même les payer, grâce à sa nouvelle bibliothèque.

A présent, Marie ne sort plus beaucoup. Elle ne danse plus. Elle reste des heures durant assise seule dans sa chambre, sans bouger, sans parler, face à un livre. Elle ne regarde même plus la télévision. Elle commence à réfléchir sur n’importe quel sujet, au monde dans lequel elle vie, et même à la politique de son gouvernement. Elle devient très malheureuse, elle déprime,  elle ne prend plus le temps de se coiffer ni de se maquiller. Elle se met même à écrire des poèmes…

Alors, prenez garde ! Les livres rendent malheureux, ringards et moche ! Les livres mènent au COMMUNISME ! Les livres sont l’œuvre de SATAN ! Les livres, c’est le MAL !

Pandémie officielle

Voila. C’était inévitable, j’imagine : ce matin, j’ai découvert une large croix blanche peinte sur la porte de notre école. Nous l’avons ouverte il y a un mois, contre l’avis du duc selon qui un trop plein de connaissance ne peut que nuire à ces enfants de paysans. Le duc, si peu soucieux d’habitude de la santé de ces enfants au corps déformés par les travaux des champs et aux poumons encrassé au fond de la mine a sans doute trouvé dans leur toux l’indice évident de l’émergence prochaine de la peste au sein de l’école, même si aucun cas ne s’est encore déclaré parmi mes élèves.

La semaine dernière, il avait fermé le tribunal. Notre bon roi a enfin réussi à convaincre ses vassaux les plus réticents à mettre en place ses « débats contradictoires»  en lieu et place du jugement de Dieu pour déterminer la culpabilité des accusés. Mais désormais, c’est le jugement du duc qui prévaut. J’ignore si la peste à réellement fait des victimes, mais depuis une semaine, huit personnes ont été pendues, et une quinzaine d’autres ont disparu, emportées par les soldats du duc. Il nous a dit que ces criminels avaient attrapé la peste à cause de leur péchés, et qu’il devait les punir promptement pour éviter que leurs fautes ne retombent sur nous.

Bizarrement, le marché est resté ouvert. On aurait pu croire que ce lieu de regroupement serait un terrain propice à la diffusion de la peste, mais d’après les experts du duc, l’odeur… et bien, pestilentielle, qui y règne déjà protège les marchands et acheteurs. Si j’ai bien compris leur explication, la maladie renifle l’odeur et crois être déjà présente en ces lieux. Pourtant, la foule y est de moins en moins nombreuse. J’ignore si c’est par peur de la maladie ou à cause des taxes exceptionnelles levées par le duc pour lutter conte elle.

Même si les médecins du duc sont particulièrement alarmistes, je ne connais personne qui ait été atteint de façon claire par la peste, et les villageois les plus convaincus ne parlent jamais que de « l’ami d’une connaissance de leur belle-sœur» … Bien sûr, il y a les villageois que le duc emmènent ou exécute, mais avant qu’ils ne soient déclarés malades, chacun d’entre eux semblait aller bien.

Ce soir, je tenterais de gagner la province voisine avec quelques enfants qui veulent me suivre, et que leurs parents veulent voir échapper à l’épidémie. J’espère que la peste ne s’étend pas jusque là-bas. Le relais de poste fut l’un des premiers bâtiments frappé de la funeste croix blanche, le duc souhaitant apparemment éviter d’accueillir des messagers porteurs de peste. Mais s’il faut l’en croire, si nous avons bien été coupés du monde extérieur, cela n’a pas arrêté la maladie.

Si nous avons de la chance, nous reviendrons bientôt chez nous. Mais je crains que cette peste n’emporte tout sur son passage, à commencer par l’esprit des Hommes…

L’épidémie s’étend aussi sur internet, entre autres :
Chez Bambiii, chez Joranne, chez les patates, et chez les pingouins. Deux fois.

Fables et affabulations

C’est l’histoire d’un berger, Gygès, qui trouve un anneau magique au doigt d’un squelette de géant dans le ventre d’un cheval d’airain. Il n’a apparemment pas de tabou sur le pillage de cadavre, alors il passe l’anneau à son doigt ; nous devons croire que ses doigts sont aussi larges que ceux du géant. Plus tard, il se rend compte que lorsqu’il tourne l’anneau vers l’intérieur de sa main, il devient invisible. Alors, il se demande quoi faire de ce super-pouvoir, et il se dit « tient, si j’allais emballer la femme du roi ?»  ; on ne sait pas très bien comment un pauvre berger puant, même invisible, peut séduire la reine, mais en tout cas, il y arrive. Ensuite, nos deux tourtereaux complotent à assassiner le mari gênant, ça coule de source. Et comme en ce temps là le régicide conduit au trône plutôt qu’en prison, le berger devient roi, mais l’histoire ne dit pas combien ils ont eu d’enfants.

C’est cette fable de Platon qu’à invoqué le nouveau ministre de la culture et de la censure de l’Internet pour défendre HADOPI 2. Vraisemblablement, il ne connait pas mieux l’informatique et Internet que son prédécésseur, mais ses envolées sont plus lyriques et accentuent encore l’absurdité de l’histoire, on ne peut que s’en réjouir. Et donc, selon lui, Platon, Beaumarchais et Maupassant soutiennent la riposte graduée, contre ces insignifiances que peuvent être le droit européen, la constitution française, les droits de l’Homme ou la réalité, tellement surfaite en milieu politique.

Quel est le rapport entre l’anneau de Gygès et la riposte graduée ? C’est assez flou, mais peu importe : l’intérêt et la force d’un argument d’autorité n’est pas d’être cohérent, mais de citer un nom prestigieux. D’après le ministre : « La moralité de cette fable de Platon, c’est que la plupart des hommes ne sont justes que parce qu’ils sont visibles.» Je suppose qu’il faut donc croire que les internautes sont invisibles et donc injustes ? Enfin, Platon, c’est vieux : s’il vivait aujourd’hui, il verrait bien que les hommes les plus injustes sont aussi souvent les plus visibles. D’ailleurs, le ministre sait sans doute parfaitement que les lois ne s’appliquent que rarement à ceux qui les font.

Personnellement, ma connaissance de l’œuvre de Platon commence et s’arrète au mythe de l’Atlantide. Néanmoins, je connais d’autres histoires au sujet d’un anneau d’invisibilité où les héros restent aussi honnêtes et droits que possible malgré les tentations de l’objet maléfique. Je suppose que cela veut dire que Tolkien est contre la riposte graduée.

Pour conclure cet article sans queue ni tête, je vais m’essayer à la fable, moi aussi.

C’est l’histoire d’un jeune dresseur d’oiseaux nommé Avès. Il apprend à quelques oiseaux exotiques à siffler de jolis airs pour le roi, son patron. A l’occasion, il flirte un peu avec la princesse. Mais il ne se fait pas d’illusions : dès que le roi lui aura trouvé un bon parti, il ne la reverra plus.

Un jour, dans un œuf fraichement éclo, il trouve une plume d’or. Elle est si belle, si brillante, qu’il décide de l’offrir à la princesse pour lui témoigner son affection. Et de ce jour, la princesse tombe éperduement amoureuse de lui. A vrai dire, elle n’est amoureuse que lorsqu’elle porte la plume dans ses cheveux, mais la plume est si belle qu’elle ne peut s’empêcher de la porter chaque jour, et jamais elle ne se rend compte de son pouvoir magique obsédant.

La semaine suivante, le roi lui présente un prétendant. Il est très riche, et le royaume aurait bien besoin de son aide financière, ruiné qu’il se trouve par les obsession royales ridicules comme cette voilière exotique. Mais la princesse ne veut rien entendre, et elle s’enfuis avec son oiselier. Avès est pour le moins dépassé : il n’avait jamais prévu d’aller contre la volonté de son roi et même s’il s’entend plutôt bien avec les gardes, il a peur de leurs flèches et de leurs lances pointues. Il essaie de raisonner la princesse et se demande ce qu’ils vont devenir.

Leur escapade ne dure pas longtemps. Le roi a bel et bien envoyé ses gardes à leur poursuite. Ils tuent Avès. De chagrin, la princesse se tue à son tour en se plantant la plume magique dans la gorge. Le roi en est effondré : s’il ne peut plus vendre sa fille, comment sauver le royaume ? Et, de fait, le royaume s’effondre. Le prétendant revient avec une armée pour le conquérir avec le soutient de la population affamée, à qui il offre les oiseaux de la volière royal à manger, puis il épouse une jeune servante de la princesse à qui il avait déjà commencé à faire du gringue lors de sa précédente visite. Son règne fut long et fastueux, comme le célèbrent les livres d’histoire qu’il fit imprimer.

Moralité  : si la musique ne te nourris pas, mange le musicien.

A nous de gerber…

… car la discussion fut houleuse au point de nous donner le mal de mer hier soir.

Si vous ne l’avez pas vu, les sites d’informations en parlait déjà pendant, voire avant la diffusion ; par exemple ici ou .

Nous avons assisté à ce qui sera sans doute considéré comme une œuvre surréaliste majeure de ce début de vingt-et-unième siècle par les générations futures. Une émission de débat dont l’objectif affiché était d’inciter ses spectateurs à participer à l’élection européenne de dimanche. Mais le concept montrait dès le départ des failles majeures. Alors que les listes de candidats et de partis se présentant à cette élection sont innombrables, seuls huit participants étaient là. Pis ! La moitié d’entre eux ne sont pas du tout candidats à l’élection de dimanche. Enfin, l’agencement du plateau était pour le moins absurde : au lieu de réunir ce beau monde autour d’une table à débat, on les avait soigneusement éparpillé à de petites tables suffisamment éloignées pour les obliger à crier pour se faire entendre lorsque l’œil et l’oreille de la caméra se portaient sur une autre partie du décor. Et ils ont bel et bien crié…

Cette émission aura au moins eu le mérite de ranimer sur internet et la blogosphère un peu de l’animation et de la vigueur des débats sur l’Europe auxquels nous avions assisté lors du référendum sur le traité constitutionnel, et qui semblaient s’être dissipées depuis. On se plaignait du calme plat de la campagne, mais cet écueil à trois jours du scrutin nous aura un peu réveillés ; quoi que ce soit peut-être pour nous convaincre de ne pas y participer.

L’émission fut donc dominée par cette ambiance détestable et ces cris fusant de toutes part, chacun cherchant à placer ses mots plus haut que les autres. L’animatrice du débat la première. Elle fut particulièrement détestable et agressive avec certains, et obséquieuse avec d’autres. On aurait dit qu’elle cherchait véritablement à faire monter la sauce. Mais n’attribuons pas à la malice ce qui peut s’expliquer par la bêtise : elle semblait sincèrement surprise du résultat de son attitude.

Au milieu des hurlements de tronçonneuse, le représentant du gouvernement a su sans frémir continuer à manier sa langue de bois. Chaque participant l’a sans doute traité de menteur au moins une fois. Il serait intéressant de mesurer à quel point ses mensonges étaient nombreux et énormes, mais hélas la presse se focalisera sur les noms d’oiseaux plutôt que sur le font du débat.

Dans son coin, le représentant anti-capitaliste était le seul à ne piper mot que lorsqu’il y était invité. Avait-il compris qu’il n’y avait rien à tirer de ce débat ? Se contentait-il du « service minimum»  avec un discours mille fois répété ? Il est troisième sur sa liste et n’a probablement aucune chance d’être élu, peut-être la politique française lui est-elle une préoccupation bien plus importante que la politique européenne. Ce serait tout de même étrange pour un internationaliste.

Mais la forme était peut-être là pour combler le vide abyssal du font ; les sujet imposés étant aussi insignifiants que le commerce du vin rosé, l’adhésion de la Turquie (qui ne sera pas mise aux voix au parlement avant au moins dix ans, et donc ne concerne en rien la législature qui s’apprête à être élue) ou les vieilles rancœurs du débat sur le traité constitutionnel (il serait temps de passer à autre chose, non ?)…

Au milieu de tout cela, perle d’absurdité, un reportage nous vantait l’originalité et le dynamisme des clips produits pour inciter le public à aller voter. Afin d’accentuer le contraste (peut-être ?), le journaliste était choisi pour sa voix et ses intonations monocordes et soporifiques.

Pour conclure, théorisons un peu le complot : il semble que l’abstention profite au cercle de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom. Lui et ses mangemorts auraient-il planifié cette émission de façon à écœurer les électeurs et les inciter à aller à la pêche dimanche ? Il semble que l’animatrice ait réellement été surprise du résultat, mais elle a pu être choisie en connaissance de cause pour son incompétence et son agressivité, sachant que le débat tournerait mal grâce à elle…

La logique du gourdin

Cela commence il y a très, très longtemps. Enfin, pas si longtemps que ça si l’on prend une échelle géologique, ou l’échelle de l’univers, mais pour une durée humainement concevable, c’était il y a longtemps.

Un primate venait d’apprendre comment faire du feu. Comprenant les implications de sa découverte (pouvoir cuire sa viande, pouvoir éloigner les chats géants qui emportent régulièrement les membres les plus vulnérables de la famille pendant la nuit, etc.), il commença à répandre l’idée autour de lui. Il voulait la faire partager à toute la presque-humanité, mais un de ses frères, Fred, l’arrêta : pourquoi offrir cet avantage technologique sans précédent aux autres tribus ? Pourquoi ne pas le garder pour nous et les dépasser dans tous les domaine grâce à lui ?

Le grand-père des deux primate, quant à lui, criait comme toujours qu’il fallait remonter dans les arbres avant de mettre le feu au monde avec cette invention démoniaque, mais comme toujours, personne n’écoutait ce vieux gâteux.

Comme personne n’avait encore inventé l’éloquence ni la rhétorique, le débat se conclut lorsque Fred donna un vigoureux coup de gourdin juste entre les deux yeux de l’inventeur. Ainsi, cette tribu conserva quelques temps le secret du feu, avant que d’autres familles de primates s’allient pour l’annihiler avec son avance scientifique injuste. Heureusement, les femelles qu’ils prirent après avoir exterminé les mâles de la tribu leur apprirent le secret de la fabrication en série du feu, et le développement de l’humanité pu prendre son essors.

Bien, bien plus tard, quasiment de nos jours en fait, l’histoire hoquette. Les primates ont découvert bien d’autres choses que le secret de la fabrication du feu. Ils ont mis en place tout un système d’extelligence qui permet à n’importe lequel d’entre eux d’apprendre tout ce que les autres ont inventé sans avoir à refaire le laborieux cheminement élaboratif : langages, écriture, écoles, bibliothèques, etc. L’apogée de ce système s’appelle Internet, et permet à chacun de partager et découvrir la science et la culture produite n’importe où et n’importe quand au sein de l’espèce.

Mais les Freds ont franchi les époques, eux aussi. Aujourd’hui, leur gourdin s’appelle HADOPI.

Alors, la question se pose : au fond, avons-nous tant évolué ? Sommes-nous plus qu’une presque-humanité ? Devons-nous remonter dans les arbres tant que nous en avons encore ?


Hadopi – Brazil
envoyé par QuadratureDuNet

Résumé des épisodes précédents :

  • Après moults rebondissements, la loi Création et Internet a été adoptée le 12 mai à l’assemblée nationale française, puis le 13 mai par le sénat.
  • Le 19 mai, un recours à été déposé auprès du Conseil constitutionnel, qui doit statuer avant le 19 juin.
  • Pendant ce temps, le parlement européen votait un amendement propre à annuler toute compétence pour une autorité administrative à couper un accès internet sans la participation d’un juge, ce qui hôte toute substance à Création et Internet.
  • Mais peu importe, car la loi suivante est dans les tuyaux. Voici ce qu’en dit le communiqué du ministère de l’intérieur :
Le principe est simple. Le ministère de l’Intérieur indique aux Fournisseurs d’accès à Internet la liste noire des sites et contenus à bloquer, et ce sont les Fournisseurs qui empêchent l’accès à ces sites et contenus depuis un ordinateur en France.
Quelques liens :

Garantie cauchemardesque

Voila donc près d’un mois que ce blog est à l’abandon. La faute en sera imputé à mes déboires informatiques. Je n’ai pas vraiment envie de développer le sujet ici, mais voici la lettre de réclamation que je pourrais envoyer si, dans mes aventures, mon ordinateur avait été, disons, un oreiller :

Monsieur,

Le quatre décembre, j’ai fait l’acquisition chez vous d’un oreiller de marque « rêve béat », et j’ai souscrit à la garantie « échange à neuf » proposée avec.

Depuis, je ne suis pas parvenu à faire le moindre rêve en dormant dessus. J’ai donc entrepris les démarches pour faire fonctionner la garantie. J’ai appelé le numéro indiqué sur le contrat de garantie, puis suivant les instructions que l’on m’y donnait, j’ai expédié l’objet. Une semaine et demi plus tard, au lieu des quarante-huit heures prévues par le contrat, on m’informait qu’aucun défaut n’avait été détectée, et que l’oreiller m’était renvoyé.

A la réception de l’oreiller, je constate qu’il a été déchiré, et je ne rêve toujours pas. Votre service après vente l’a d’ailleurs constatée. J’ai donc rappelé votre société sous-traitante pour signaler les déchirures et le défaut, et j’attends depuis en vain qu’elle me recontacte. Sa mauvaise foi chronique dans cette affaire n’est guère encourageante, c’est pourquoi je m’adresse à présent à vous.

En résumé : mon oreiller est défectueux, j’ai été privé de sommeil pendant deux semaines sans que la garantie fonctionne et il est à présent endommagé.

Je vous suggère donc de changer de sous-traitant et vous demande, conformément à mon contrat de garantie, d’échanger mon oreiller.

Dans l’attente de votre réponse,